Personne ne sort indemne de la crise que nous traversons car nous avons tous perdus des choses : perte d’un être cher à cause du virus, perte d’un travail, d’une entreprise, d’une liberté, perte financière, perte de relation, de confiance dans ceux qui nous dirigent, de sécurité, d’une illusion de contrôle…..etc.

Le Dictionnaire Robert définit le deuil comme « toute perte ou frustration » : ce n’est pas seulement la perte humaine d’un proche, ni l’évènement isolé de la perte. Le deuil englobe les manifestations extérieures, mais également tout le cheminement psychologique que traverse l’individu. 

La sortie de crise prochaine que nous allons vivre ne doit pas nous précipiter dans une espèce d’euphorie béate, à l’image des bourses du monde entier qui s’emballent depuis quelques semaines, franchissant des records !

L’être humain n’est pas une machine, ni une succession d’indices qui repartent au gré des circonstances. Selon le Dr Bourgognon, il est « usé psychiquement » par des mois de confinement, d’angoisse et d’incertitude : Il a donc besoin de faire son deuil de manière approprié pour bien repartir et reconstruire différemment… au risque de n’avoir rien appris. 

Faire son deuil est un processus complexe qui comporte des étapes incontournables. Le modèle classique énoncé par le Dr Elisabeth Kübler-Ross a été – à tort – généralisé à toute situation de deuil et n’est pas toujours approprié en l’état. On peut néanmoins retenir plusieurs phases que le leader doit savoir identifier chez lui et chez ses équipiers pour bien traverser cette situation; phases qui correspondent à des états émotionnels spécifiques :

  • La colère : on tente de trouver un coupable, blâmer quelqu’un, se blâmer soi-même (de ne pas s’être préparé..)
  • La tristesse : en lien avec la perte d’un état idéal du passé (qui ne l’était pas toujours d’ailleurs, mais que l’on va idéaliser !) et des regrets qui nous empêcheraient de regarder vers l’avant. Peut conduire à une résignation et une paralysie
  • La peur : en lien avec l’incertitude du futur, qui amène un repli sur le passé et le risque de rater des opportunités
  • La joie : après un éclaircissement de l’horizon et une espérance qui se dégage à travers le brouillard

Voici 4 principes préliminaires à retenir :

  1. Accepter et vivre pleinement ses émotions, sans les ignorer. Se faire aider si besoin en intelligence émotionnelle.
  2. Accompagner le mouvement : utiliser la technique de l’aïkido : c’est « l’acceptation active » selon le Dr Bourgognon, qui consiste à  ne pas lutter contre la situation en s’agitant, en fixant sans arrêt des objectifs précis, des échéances sans cesse repoussées….
  3. Accepter l’inconfort et le flou grâce au lâcher prise. Ne pas chercher à contrôler l’incertitude et la complexité, mais  vivre la réalité de la situation dans le présent et s’armer de patience en attendant mieux.
  4. Se recentrer sur ses valeurs personnelles et celle de son entreprise

De quelle manière j’intègre mes valeurs et mes émotions dans ce que j’ai vécu ces derniers mois ? Comment puis-je me faire aider ?