Selon le professeur Michel Lejoyeux, Chef du service de psychiatrie et addictologie de l’hôpital Bichat, cette crise est placée sous le sceau de l’émotion, même si elle est infectieuse en premier lieu.
En particulier, 67% des dirigeants* ressentent que la 2e vague a actuellement un impact psychologique plus fort sur les équipes en comparaison à la 1ère vague, essentiellement à cause de l’incertitude qui engendre stress (vie perso/pro), fatigue (télétravail) et inquiétude (chômage).
Êtes-vous concerné(e) ?
Une question clé résulte de ce constat : Comment s’adapter et surmonter psychologiquement cette situation inédite de chaos qui plonge de plus en plus de leaders et d’équipiers dans l’épuisement ?
Selon l’American Psychiatric Association, l’épuisement professionnel arrive insidieusement et peut se manifester, entre autres, de la façon suivante :
- Un épuisement émotionnel – se sentir frustré, être fatigué d’aller travailler, avoir de la difficulté à composer avec les autres au travail ;
- Un détachement ou cynisme – éprouver moins d’empathie pour les autres, se sentir détaché de son travail, percevoir son travail ou des éléments de celui-ci comme une source de frustration ;
- Un faible niveau de réalisation personnelle – trouver son travail peu gratifiant, avoir l’impression de l’accomplir machinalement ; c’est une vraie perte de sens !
- Une dépersonnalisation – les pensées et les sentiments semblent irréels ou ne pas appartenir à soi-même.
Nous réalisons que cette situation n’est pas facile à gérer pour le dirigeant qui doit veiller à la survie de son entreprise, prendre soin de ses collaborateurs et de ses managers en prévenant les RPS (Risques Psycho Sociaux). C’est un vrai défi pour lui, alors qu’il doit en même temps rassurer, mobiliser et ré-engager les équipiers, et qu’il se sent souvent seul de par sa fonction.
La 1 ère étape est de prendre soin de soi : comprendre que je ne suis pas infaillible, qu’il est normal d’avoir des limites et d’être fatigué. 2 choses à considérer :
- 1- Oser s’arrêter…et écouter mes propres signaux, comme ceux que j’observe chez mes collaborateurs. Si ma fatigue augmente, si j’ai plus de difficultés à prendre une décision, si je suis obligé d’augmenter mon amplitude horaire… ce sont là des signaux d’alerte avant de basculer dans une situation ingérable ;
- 2- Éviter l’isolement ou le replis: En tant que dirigeant, je peux être confronté à la solitude qui m’empêcher de parler de mes difficultés. Il est donc crucial de s’entourer d’un cercle de confiance pour échanger et bénéficier d’un regard extérieur. Pas facile car cela demande confiance, sécurité, vulnérabilité et authenticité.
Suis-je personnellement à la limite de l’épuisement professionnel ? Quelqu’un dans mon entourage est-il concerné ? Comment je m’évalue par rapport à ça ?
Nous approfondirons ce sujet capital la semaine prochaine….
*sondage du 27 novembre 2020 sur 1 000 Dirigeants de l’Entreprise du Futur
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