La crise tend à plonger les gens dans la peur et l’inaction. Beaucoup sont paralysés et n’osent pas entreprendre  quoi  que  ce  soit  par  crainte  de  l’aggravation  de  la  situation  ou  de  l’échec.  C’est particulièrement  vrai  dans  un  système  hiérarchique  très  directif  ou  peu  de  place  est  laissé  à l’initiative spontanée.

Churchill a dû faire face à une bureaucratie anglaise souvent paralysée et inefficace. Comme tout vrai leader, il avait une forte propension à agir, et en jouait même symboliquement pour montrer la voie. Pendant les bombardements ennemis, alors que tout le monde se réfugiait dans les abris, il montait sur le toit et tirait au revolver sur les avions. Il visitait ensuite les zones bombardées – cigare  aux  lèvres  et  flegme  habituel  –  en  maudissant  les  allemands.  Il  démontrait  ainsi  qu’il détestait les nazis et qu’il n’en avait pas peur. «Les anglais sont des lions », disait-il, « mais j’ai le privilège de pousser le rugissement ».

Alors  que  la  population  était  fortement  rationnée,  il  se  faisait  filmer  en  train  de  beurrer  ses sandwichs  avec  le  peu  qui  était  disponible  en  ce  temps.  Churchill  voulait  que  ses  compatriotes soient  courageux,  sans  peur,  et  pleins  de  sacrifices.  Il  devait  donc  leur  montrer  ce  qu’était  le sacrifice.

Il  faisait  d’eux  les  héros  de  ce  drame,  et  il  en  était  la  voix  inspirante.  Quand  les  gens  ne  savent pas  quoi  faire,  ils  ont  besoin  de  quelqu’un  qui  incarne  la  juste  action  et  en  qui  ils  peuvent  se retrouver.  Quelqu’un  qui  marche  devant.  Ghandi  a  écrit  :  soyez  le  changement  que  vous  voulez voir dans le monde.

Quelle  action  symbolique  vais-je  entreprendre  aujourd’hui  pour  montrer  la  voie  à  mes  équipiers et les encourager à aller de l’avant ?

Nous terminerons mardi cette série de 7 attitudes remarquables de Winston CHURCHILL manifestée durant la 2ème guerre mondiale en tant que chef de guerre, et qui sont source d’inspiration aujourd’hui pour les leaders que nous sommes. Nous avons vu successivement 1- Comment il a rendu la crise concrète, 2- Comment il a invoqué un sens de la destinée chez lui et chez ses compatriotes, 3- Comment il a défini la victoire et dépeint une vision radieuse – mais réaliste – de l’avenir, 4- Comment il a décrit la sueur et les larmes comme une occasion de devenir meilleur, 5- Comment il a su affronter la réalité des faits, 6- Comment il a personnellement incarné les actions qu’il attendait de ses compatriotes. 

Demain, nous aborderons la 7ème attitude, non moins remarquable : comment Churchill utilisait l’humour, les histoires et les images pour parler au cœur des gens. Rendez-vous à la bonne heure donc. Merci pour votre fidélité dans la lecture.