Nous vivons dans une période où tout est fait pour alléger la difficulté et la pénibilité. Le dur labeur des champs a depuis longtemps été motorisé. Nous avons toute sorte d’outils pour nous faciliter la tâche, et de nombreux moyens de locomotion pour limiter l’effort. Notre génération tend à croire que tout ce qui est dur est mauvais et doit être évité. 

Churchill voyait l’adversité comme l’élément qui allait nous rendre meilleur. Il sut transmettre à ses compatriotes le message que leurs souffrances étaient le prix à payer pour construire le monde qu’ils désiraient pour leurs enfants et petits enfants. Il souhaitait leur donner un sentiment de fierté et de confiance face à l’épreuve: ils étaient aptes à la surmonter. C’était, leur disait-il une occasion unique de «  devenir la meilleure version de nous-mêmes » , de révéler le meilleur de qui ils étaient. 

L’épreuve peut être vue comme une contrainte, mais aussi comme une chance pour accroître nos capacités et notre confiance en l’avenir. Le neuro-scientifique Ian Robertson a démontré  que pour surmonter une épreuve, il faut s’en croire capable, et donc avoir quelqu’un qui nous encourage dans ce sens. Les arbres qui résistent le mieux aux tempêtes sont ceux qui ont développé avec le temps un système racinaire profond et ramifié. 

Quel regard vais-je porter sur la difficulté qui m’assaille aujourd’hui ? Quelle attitude vais-je avoir devant mes équipiers? Comment puis-je leur faire comprendre que l’adversité peut-être une alliée, si je ne l’ai pas moi-même expérimentée?