Ronald Wayne avait acquis en cette année 1976, 20% des parts dans une société créée par 2 « hurluberlus » dans un garage. Mais après 12 jours, mu par un mélange de peur, de confusion et de regrets, il a décidé de les revendre aux fondateurs. Mal lui en a pris, car cette société vaut aujourd’hui plus de 2 000 milliards de dollars : il s’agit d’Apple !

Les émotions mal utilisées et mal contrôlées peuvent conduire à des décisions lourdes de sens, voire des regrets éternels. 

Dans son modèle, Barlow nous montre qu’ignorer une émotion ou la refouler n’entraîne jamais sa suppression. Elle persiste à l’intérieur de nous et resurgira un jour ou l’autre, parfois au moment le moins opportun. A l’inverse, accepter une émotion, même si celle-ci nous apparaît d’abord comme intolérable ou inacceptable permet au leader de « poursuivre son chemin » vers la restauration. Il faut être préparé !

Nous sortons d’un traumatisme collectif qui nous a bousculé car nous n’avions pas de schémas similaires à proposer dans notre mémoire. Notre cerveau a donc dû s’adapter, et chacun a des capacités différentes dans ce domaine, selon son histoire personnelle. 

Aucune personne encore vivante n’a traversé une telle épidémie mondiale ayant affecté tant de monde à la fois. Et chacun l’a vécu à sa manière – unique pour lui-même et ses proches – intense ou plus insignifiant.

Salomon, grand roi et sage de l’antiquité, avait écrit : « il y a un temps pour toute chose sous le soleil…» (livre de l’ecclésiaste ou Qohélet). 

En tant que leader, il m’appartient de mettre en place 3 temps au niveau de ceux que je dirige :

  • un temps pour énoncer et nommer ce que chacun a perdu. Vivre et ressentir cela en chacun. Faire sortir ces émotions refoulées pendant ces mois de confinement. 
  • un temps de commémoration collective symbolique, car nous avons aussi une culture collective. Pour nous unir dans les deuils que nous avons à faire, il faut créer une solidarité collective. 
  • un temps de reconstruction collective où je permets à chacun d’attendre avec patience et imaginer un futur plus agréable. 

Il ne s’agira pas de tout effacer comme s’il ne s’était rien passé, mais de vivre avec cela – tout ce qui a été perdu – et apprécier à sa juste valeur le « nouveau » qui émerge à partir de l’ancien. Ce n’est pas un remplacement pur et simple – logique du « ou » ; mais une transition en douceur en regardant le nouveau prend progressivement le pas sur l’ancien tout en le respectant – logique du « et ».

Vous avez dit résilient ? Le leader est avant tout une personne résiliente.

Suis-je ce leader ?